mercredi 3 février 2021

Chant vingt huitième – Le blues de Fès où le bas troué d’un message.

 
 
Les Nouveaux Chants du Mabinogi
- Quatrième saison saison, les contes & autres textes -
 de Christian-Edziré Déquesnes.
                                                 
Je tiens à m’expliquer sur l’ensemble des notes à la suite des Chants. Elles viennent directement en « illustrations », nous dirons complèmentaires, du Chant 27 qui s’adressent aux Khonorins mais aussi elles valent pour tout l’ouvrage. Moi-même, je suis, un Khonorins et j’ai beaucoup découvert, appris en composant ce livre. Nous sommes tous des Khonorins car nul ne peut prétendre tout connaître mais ce n’est pas grave si humblement nous savons le reconnaître. Par contre il est particulièrement fâcheux si à l’inverse on adopte la posture de celle ou celui qui saurait tout et qu’il n’y aurait plus rien à apprendre... Pourtant des cas de figures de ce type, dans tous les domaines, nous en croisons de plus en plus souvent.
Certains à la lecture de certaines notes penserons qu’il y a moquerie, loin de moi cette idée car il s’agit juste, avec humour parfois je le reconnais, d’offrir de permettre à certains lecteurs une seconde lecture de ce livre ou juste de certains passages, à eux d’en décider.
 

Chant vingt huitième – Le blues de Fès où le bas troué d’un message. 

Au souk des cieux, elle danse sur le blues de Fès. Elle chante : Je suis l’absente en pointillé. Celle qui au bout du bout du chemin ne désire pas demeurer dans les odeurs de la toilette finale.

Ffarwel I Bwthyn Fy Nain !

Priez pour eux ! Voyez le bas collant trouée de ce message qui donne à se coiffer d’un vent juif qu’invente à souffler John Zorn pour la ronde innocente des enfants nus d’Henry Josep Darger, jr. Silence – blanc -. Je m’en retourne aux alizés d’Orient. Ils m’interpellent de par les voix d’Aziza, Ali, Ahmed, Jalal et surtout Asrhaf. Ils me réconfortent à la paix fraternelle des justes en l’au-delà de Khurbn.

Aucune tête pensante armée ne m’apprivoise. CELA serait contre le rire en étincelle de Louve Bleue-NUIT. Elle annonce : Je suis d’aucune apparence ! Je l’accueille de la sorte en le paysage de son visage. Je me déborde dans l’effacement, je m’efface dans débordement… Pour qui chantes-tu, Homme invisible ?

Deux diamants, dans l’histoire d’une amoureuse tendresse, ne sont plus que virtuels. Par l’au-delà des xylophoniques résonnances des résonnances des vieilles langues de la robe de l’Europe, ils ferment à l’unisson le clapé à Hollywood.

Le saxophone remonte la colonne vertébrale cuivré de la nuit, je me souviens très bien. C’est CELA ! Tu m’as compris ? Le temps, aujourd’hui, serait inscrit aux feuillages des saules pleureurs ? …Tous ces moments peut-être dont NOUS parlons aujourd’hui… Pour NOUS, il n’y a rien à partager sauf le passé. Tous ces moments perdus qui ne reviendront jamais… jamais… JAMAIS**.

Mais je ne chante pas pour Europe, ni Hollywood, ni ce temps d’aujourd’hui inscrit aux feuillages des saules pleureurs… Mon blues est celui de l’Homme devenu Invisible à tous les jeux de je. Mère des pleurs, ma religion est Musique, son hôtel nos carcasses.

Ô ! Croyez-moi Sainte Mère des pleurs. J’écris sur la frise frileuse d’un piano édenté. Rien de plus, rien de moins.

Homme Invisible, pour qui chantes-tu ?

Flarwel I Bwthyn Fy Nain !

*Au revoir la ferme de ma grand-mère !

** Extrait de Song for Europe. Chanson de Roxy Music du second album : Stranded – 1973-

Notes :

Fés : Ou Fez, ville au centre du Maroc, située à 180kms à l’est de Rabat et entre le Rif et le moyen Atlas. Elle est considérée de nos jours comme la capitale spirituelle du Maroc.

John Zorn : Artiste d’avant-garde né en 1953 à New York ; saxophoniste alto, clarinettiste, producteur et compositeur américain. La densité de l’œuvre de John Zorn emprunte à tous les styles de musiques les remettant en question et repoussant leurs frontières pour créer un univers propre à cela artiste.

Henry Joeph Darger : Henry Joseph Darger, jr. [1862 – 1973] est un écrivain et peintre américain, assimilé à l’art brut. Son œuvre est composé tout au long de sa vie de solitude extrême. C’est un récit épique illustré de 15143 pages : The Story of the Visions Girls, in what is known as the Realms of the Unreal of the Glandeco-Angelinnian War Storm, Caused by the Child Slave Rebellion. Henry Joseph Darger y conte la violente guerre entre les Angéliques et les Homonaux. Plus de 300 compositions (aquarelles, dessins, collages) accompagnent le récit et le complètent donnant naissance à une œuvre graphique unique et originale.


Asrhaf : Prénom en arabe qui se réfère à quelqu’un qui est un descendant direct de Muhammad par l’intermédiaire de sa fille Fatimah.

Khurbn : Signifie holocauste en yiddish-hébreu. C’est également le titre de l’ouvrage remarquable de Poésie de Jerome Rothenberg paru en 1999 sous le titre original : Khurhn and other poems, A New Directions Book, New-York, 1989 et au Editions Caractères, pour la traduction française, Khurbn, septembre 2014.

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