Chant douzième - …O Draws.
…O Draws, yn Fflandrys, ar y fynwent fach yn Boezinge
Gwynt Ilwyd a gwlyb Ionawr. …O Draws …Draws… O Draws.
Llais swynol, rhwng Langemarke ac Elverdinge – Be /carreg, tafodau gwyn -,
DRAWS ! Dan gân fud y claddiedig rhai, rhuir ffyrnigrwydd trais
Yr ymlad, yn ddi-baid, yn ddi-fudd… O Draws…
Draws… O Draws. Yn naddion ysbrydol ; ô dân a dur,
Mae gwenfflam ar led o hyd. O Draws, Draws… O…
O Draws… yn rhwygo wybrenau’n côf - Chi gît Hedd Wyn –
Yn y gaef, a oers côf gan yr wyn ? DRAWS !
Ebran y Hadd-dai, ar ymyl dôl y pabi… Draws… O
Draws… Daw awen i law teithiwr, cherdyn i gwpl bell…
… O Draws… O Draws… O Draws… O Draws… O Draws…
Poème en gallois et en vers arithmonyne de 10 mots.
Traduction :
… de Trawsfynydd, en Flandres, sur le petit cimetière de Boezinge, / le souffle humide et gris de janvier. / Une voix courtisane, entre Langemark et Elverdinge, / - Langues de pierres, blanches tombales -. / Sous la musique mutique des dépouilles ensevelies, / à jamais résonne, brutale, la furie des combats. /
- CI-GIT HEDD WYN - / Fantomatiques, des copeaux de flammes et d’acier lacèrent, / En brasiers encore furieux, les cieux de nos mémoires. / Dans l’hiver, les moutons, destinés aux abattoirs se souviennent-ils ? /
En bordure des prairies de coquelicots / La jeune égérie de passage rédige une carte postale / à un vieux couple gallois… / …de Trawsfynydd.
Notes : Fort
populaire en vertu de son état de poète, Hedd Wyn, le beau berger, avait la
bienveillance des regards des filles de Trawsfynydd. Beaucoup en effet auraient
bien aimé épouser l’homme aux vers de cristaux, et il le leur rendait bien.
Malheureusement, aucune ne put mettre ses desseins à exécution car le pauvre
bougre eut l’honneur de mourir en première ligne pour l’empire britannique. Ses
œuvres complètes furent posthumément publiées en 1918.
Hedd Wyn (1887 – 1917) est l’un des plus grands poètes de langue galloise, et
du XXème siècle ; son nom gallois n'apparait qu'au bas de la pierre de stéle grise de sa tombe car les soldats gallois étaient affublés d'un nom anglais pour pouvoir intégrer les rangs de l'armée britannique.
« A gwaedd y bechgyn lond y gwynt
A’u gwaed yb gymysg efo’r glaw. »
« Le cri des hommes emplit la brise
Et leur sang se mêle à la pluie. »
***
« Din ond ileuad borffor
Ar fin y mynydd ilwn ; »
« Il n’y a que la lune pourpre
Sur la crête de la pauvre montagne ; »
***
Le travail de Hedd Wyn a peu été traduit en anglais, rien n’est jamais paru en France, à l’exception de 8 poèmes retrouvés par Christian-Edziré Déquesnes, traduits par Christophe Bruneel et qui ont étés publier dans le supplément (collection Ré-apparitions)… -sous le titre PASSIONDALE (La vallée des passions)- …du numéro 10 de la pauvre revue PASSAGES. À noter que dans ce supplément figurent… - traduit par Lucien Suel,- quatre autres poèmes de l’Irlandais Francis Ledwidge qui comme Hedd Wyn, est mort le 31 juillet 1917 lors de l’offensive de Passiondale… -appelée aussi L’impasse sanglante- …dans le cadre de la troisième bataille d’Ypres.
En 1992, Paul Turner a consacré un film, « Hedd Wyn », à la vie et l’œuvre du poète. Nous vous le recommandons, ne serait-ce que pour la poésie qu’on y entend/
Enfin, le fantôme de Hedd Wyn apparaît déjà dans la première saison des Nouveaux chants du Mabigoni / chant huitième -To-ï két, brémints.
Hedd Wyn : Voir aussi la note du chant 8.
Trawfynydd : Au nord du Pays de Galles, village natal du poète gallois Hedd Wyn. Voir aussi la note du chant 8.
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