lundi 21 décembre 2020

Troisième Prologue – T.B Pneumonia Blues. À La Demoiselle d’Ariel, Sylvia Plath.


Les Nouveaux Chants du Mabinogi
- Troisiéme saison -
 de Christian-Edziré Déquesnes  
                                                                             
Je tiens à m’expliquer sur l’ensemble des notes à la suite des Chants. Elles viennent directement en « illustrations », nous dirons complèmentaires, du Chant 27 qui s’adressent aux Khonorins mais aussi elles valent pour tout l’ouvrage. Moi-même, je suis, un Khonorins et j’ai beaucoup découvert, appris en composant ce livre. Nous sommes tous des Khonorins car nul ne peut prétendre tout connaître mais ce n’est pas grave si humblement nous savons le reconnaître. Par contre il est particulièrement fâcheux si à l’inverse on adopte la posture de celle ou celui qui saurait tout et qu’il n’y aurait plus rien à apprendre... Pourtant des cas de figures de ce type, dans tous les domaines, nous en croisons de plus en plus souvent.
Certains à la lecture de certaines notes penserons qu’il y a moquerie, loin de moi cette idée car il s’agit juste, avec humour parfois je le reconnais, d’offrir de permettre à certains lecteurs une seconde lecture de ce livre ou juste de certains passages, à eux d’en décider.
 
 
Prologue troisième – T.B Pneumonia Blues.

  À La Demoiselle d’Ariel, Sylvia Plath.

 

Même quand elle sommeille la p’tite, trempée, est déjà une grande fille !

                                                                                   Cliodhna fiévreuse retient son souffle, tousse – mille dix neuf cent               / cent soixante sept :

T.b pneumonia blues – Encor à jamais la blondeur de sa chevelure éclabousse

                                                                                          La la blancheur de la taie de son oreiller qui sent l’amidon.

Certaines nuits m’offrent une route… songes étranges et profonds de bluesmen                                                                         

Du siècle passé, révolu, ouvrant mon crâne fêlé. – "Got my Mojo Working"

                                                                                          Jimmie Rodgers, fidéle, va à mes côtés, balbutiant de mille neuf cent

Trente et un : T.b pneumonia blues. Chantait-il pour la p'tite Cliodhna ?

                                                                                             Un Jésus noir, bâtard du matin, perce son unique œil de plomb

à l’œuvre Derbforgaille, incarnation, insomniaque réflexion tenace

/ d’une âme interdite,

Retient son souffle sauvage, puis elle crache – mille neuf cent                                                                                    / cinquante sept :

T.b pneumonia blues – Plus loin, encor plus tard sa tête fatiguée repose 

                                                                                                       Sur un coussin dans le four à gaz de la marque Yeats.

Certaines rencontres m’ouvrent la voix… des visions claires de vieux  bluesmen 

                                                                                            D’une D'une époque révolue, consumée, défoncent ma mémoire - « My Woman Mistreats Me » -

Big Bill Broonzy trace avec moi – mille neuf cent et trente six :

(I Keep on Aching) T.b pneumonia blues. Chantait-il pour le Christ ?

Le serpent, dressé droit, fixe la béance torride dans l’horizon humide            

Alors qu’il s’expose, explose ! L’ogre, le volcanique colérique insoumis                                                                                Bouffe sa rate, puis éructe insurgé – mille neuf cent et cinquante six :

T.B pneumonia blues – Encor à jamais sa bouche crache d’épais molards                                                     

De sang, de ses six ans, sur la colonie de vacances chrétiennes.

Certains poitrails s’ouvrent à moi, ma guerre reste ouverte et offerte,

De trouvères d’époques improbables pensent mes blessures

/ – « Grasshopper in my Pilloow » -

Huddie Leadbetter, Lead Belly, marche à mes côtés – mille neuf cent quarante :

T.b pneumonia blues. Chantent-ils à l’unisson pour la demoiselle d’

Ariel ? « Please Call Doctor Horder »… T.b pneumonia blues…"Lovin'up a Storm".

                                                                                   

en vers arithmonymes de 12


 

NOTES :

-T.B Pneumonia Blues : Ici, il est fait allusion à trois blues : T.B. Blues [1931] de Jimmie Rodgers, Pneumonia Blues (I Keep On Aching) [1936] de Bill Big Broonzy et   Dust Pneumonia Blues [1940]   de Woody Guthrie. Trois blues qui chantent la tuberculose. 

La Demoiselle d’Ariel : Ici, il est fait allusion à Sylvia Plath

Sylvia Plath : Poète et écrivain américaine – 1932-1963.

Got My Mojo Working : Titre d’un blues écrit par Preston « Red » Foster et enregistré en 1956 par Ann Cole. L’année suivant Muddy Water va mettre ce titre à son répertoire et l’enregistrera à son tour. Ce blues tout le long de sa carrière restera l’un de ces chevaux de batailles sur scène.

Jimmie Rodgers : C’est un chanteur américain – 1897-1933 - de country particulièrement réputé pour son yodel mais l’on doit aussi dire que par certains aspects de ses interprétations, le style de Jimmie Rodgers tire vers le blues rural. En 1924, on lui diagnostique la tuberculose. Il décède en 1933.

Cliodhna : Déesse irlandaise de la beauté de l’autre monde. Elle possède trois oiseaux magiques qui par leurs chants peuvent endormir et soigner les malades.

Derbforgaille : Elle est la fille d’un roi de Lochlann. Quand son père l’abandonne sur une plage en tribut au Fomorii, elle est sauvée par le héros de l’Ulster, Cuchulainn. Elle tombe amoureuse de lui et se change en cygne afin de le suivre. Ignorant la véritable identité du cygne, Cuchulainn la blesse d’un coup de fronde. Elle reprend sa forme humaine et il la guérit en suçant sa blessure. Liés désormais par le lien du sang, ils ne peuvent plus se marier.

Yeats : William Butler Yeats est un poète et dramaturge irlandais – 1865-1939. Il est l’un des instigateurs du renouveau de la littérature Irlandaise.

My Woman Mistreats Me : Titre d’un blues de 1937 écrit et interprété par Big Bill Broonzy.

Big Bill Broonzy : 1893-1958. L’une des figures clef dans le développement de la musique blues de la première moitié du siècle 20. Auteur-compositeur, guitariste et chanteur, il a été prolifique en enregistrant, rien qu’entre 1928 et 1937, plus de 300 blues.

I Keep On Aching : Signifie en anglais « Je continue à faire mal ». Entre parenthèses, cette courte phrase vient juste après le titre Pneumonia Blues de Big Bill Broonzy.

Grasshopper In my Pillow : Chanson blues du folklore nord-américain ; elle a été notamment enregistrée en 1947, face b du 78 tours Sweet Mary Blues, par Leadbelly.

Huddie Leadbetter, Leadbelly : 1885-1949, Huddie Leadbetter, surnommé Leadbelly [ventre de plomb] est un imposant chanteur de folk et blues nord-américain. Il a passé de nombreuses années en prison où il a été découvert en 1933 par les musicologues John et Alan Lomax.

Please Call Doctor Horder : En référence à la célèbre note de lecture Appel docteur Horder que laisse, en 1963, l’écrivaine et poète Sylvia Plath avant de se suicider.

Lovin’ Up a Storm : Titre d’une chanson rock de 1958 de Jerry Lee Lewis. Les premiers vers de cette chanson sont Quand nos baisers volent comme des feuilles de chênes pris dans la tempête…



 

 

 

 

 

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